Pour l’homme naturel, sa vie est gouvernée par le désir d’être reconnu et/ou la relation avec les femmes (sexe) et/ou les biens mondains. Quiconque n’est pas piégé par un de ces désirs est réellement un homme libre. L’homme converti, mais non brisé, pourrait souffrir dans un, deux ou dans tous les aspects ci-dessus. La crise du brisement et le processus aboutissant au brisement produisent un homme qui est totalement libre de ces choses. Jacob n’était pas encore brisé.
Nous avons vu qu’il avait des problèmes dans le domaine du sexe. Nous allons maintenant voir qu’il avait des problèmes dans le domaine des biens mondains. Il avait aussi des problèmes dans le domaine du désir d’être reconnu, car c’est pour cela qu’il voulait désespérément le droit d’aînesse. Il voulait être l’aîné. Il voulait avoir plus de grandeur que son frère. Il voulait être servi. Il voulait commander.
S’il s’était soumis au Seigneur dès sa conversion et avait permis au brisement divin d’avoir lieu, tous ces trois domaines dans sa vie auraient pu être corrigés immédiatement. Malheureusement, il était trop plein de lui-même pour se soumettre, par conséquent il avait dû passer par ce pénible chemin qu’il foula.
Au service de Laban
Si Jacob avait discerné, il aurait découvert que Laban n’était pas un homme de confiance. Bien qu’il pût manipuler les choses ici et là, bien qu’il fût capable de planifier et de faire des machinations, il ne pouvait pas discerner. C’est comme s’il y avait en lui un aveuglement notoire. Lorsqu’il voulut quitter Laban pour rentrer chez lui, Laban le persuada de rester et de travailler pour lui moyennant un salaire.
Laban demanda : “Que te donnerai-je?” Jacob répondit: “Tu ne me donneras rien. Si tu consens à faire ce que je vais te dire, je ferai paître encore ton petit bétail, et je le garderai. Aujourd’hui je passerai parmi tout ton petit bétail. Mets à part tout agneau tacheté et marqueté et tout agneau de couleur foncée, parmi les moutons, de même, parmi les chèvres, tout ce qui est marqueté et tacheté. Ce sera mon salaire. Mon honnêteté répondra pour moi demain, quand tu viendras voir mon salaire ; tout ce qui ne sera pas tacheté et marqueté parmi les chèvres, et foncé parmi les agneaux, ce sera de ma part un vol” (Genèse 30:31-33).
Si Jacob était un homme consacré, il aurait pu dire à Laban: “Je ne dépends pas de moi-même. J’appartiens au Seigneur. Il est le Seigneur de tout ce que j’ai. Je vais Le consulter pour savoir ce qu’Il aimerait que je reçoive comme salaire.” Mais Jacob n’était pas consacré. S’il était un homme brisé, il se serait dit : “J’ai affaire à un homme dont l’intégrité est douteuse. Il faut que je fasse attention. Il se pourrait qu’il y ait un piège dans cette question. Il faut que je demande au Seigneur.” Il serait donc allé au Seigneur pour Lui dire : “Seigneur, Laban m’a demandé de fixer mon salaire. Je ne sait pas s’il y a quelque chose de caché dans sa pensée. Seigneur, permets que je connaisse les pensées de son coeur. Maintenant Seigneur, je ne sais que demander pour mon salaire. Tu me connais Seigneur. tu connais les circonstances de la vie. Tu connais le futur. Je ne veux pas escroquer mon oncle. Je ne veux pas qu’il m’escroque. Seigneur, interviens dans cette affaire. Montre-moi ce que je dois demander.” Le Seigneur lui aurait montré les intentions de Laban et l’aurait conseillé.”
Jacob cependant n’était pas brisé. Il se sentait capable de traiter lui-même avec Laban. Je peux imaginer qu’il regarda au troupeau de Laban et y vit quelques bons moutons tachetés et marquetés et quelques chèvres marquetées et tachetées et des agneaux de couleur foncée qui étaient bons. Je peux imaginer que du regard, il parcourut tout le troupeau, en compta le nombre et trouva qu’il y en avait beaucoup. Il décida donc qu’il demanderait ceux-ci. Il se dit aussi: “la division entre ce qui me revient et ce qui est à Laban sera si évidente qu’il n’y aura pas de confusion, même si la vaste majorité se retrouve de mon côté.” Après cet éventuel calcul, il parla.
Il se pourrait que Laban ait regardé autour de lui, et se soit rendu compte que son beau-fils avait l’intention de trop soutirer de lui. Il se dit probablement : “Je ne veux pas paraître un homme égoïste qui se querelle avec son beau-fils au sujet des biens. Il veut obtenir le meilleur de moi. Je vais lui faire croire qu’il est le gagnant et alors, je vais me jouer de lui secrètement.” Il fut donc d’accord: “Eh bien ! qu’il en soit comme tu l’as dit” (Genèse 30:34).
Jacob s’en alla, content des transactions qu’il avait faites, mais “ce même jour, Laban mit à part les boucs rayés et marquetés, toutes les chèvres tachetées et marquetées, toutes celles où il y avait du blanc, tout ce qui était foncé parmi les moutons. Il les remit entre les mains de ses fils. Puis il mit une distance de trois journées de marche entre lui et Jacob qui faisait paître le reste du petit bétail de Laban” (Genèse 30:35-36).
Jacob fut ainsi escroqué. L’escroc avait été escroqué. Le Seigneur Jésus dit : “Ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le pareillement pour eux” (Luc 6:31). On avait fait à Jacob ce qu’il avait fait à Esaü. Dieu permit que Jacob rencontrât Laban et vécût avec lui, afin qu’il vît la gravité de son péché. Malheureusement, Jacob était très fort. On ne pouvait pas l’arrêter. Il continua à prendre les choses en mains.
LES SOINS DE DIEU POUR LE CONVERTI NON-BRISE
Il est insensé de penser que Dieu ne bénit pas ceux qui sont convertis mais non-brisés. Si Dieu prend soin des non convertis, à plus forte raison prendra-t-Il soin de Ses enfants, même s’ils ne sont pas encore arrivés à bout d’eux-mêmes. Dieu fit preuve d’une merveilleuse grâce et d’un amour merveilleux envers Jacob. Il prit soin de lui. Il lui apparut en songe. L’ange de l’Eternel lui dit : “Lève les yeux et regarde : tous les mâles qui couvrent les femelles sont rayés, tachetés et marquetés ; car j’ai vu tout ce que Laban t’a fait. Je suis le Dieu de Béthel, où tu as oint une stèle, où tu m’as fait un voeu” (Genèse 31:12-13). Le Seigneur dit à Jacob de lever les yeux et de regarder. Il leva effectivement les yeux et regarda car il dit : “Au temps où les bêtes entraient en chaleur j’ai levé les yeux et vu en songe que les mâles qui couvraient les femelles étaient rayés, tachetés et mouchetés” (Genèse 31:10). Dieu avait voulu bénir Jacob.
Du fait que Dieu voulait bénir Jacob en lui donnant beaucoup de bétail, il est évident que Dieu avait dans Sa pensée une manière de faire qui soit conforme à Son caractère, une manière de faire qui exclurait tout acte malhonnête. Dieu ne peut pas mentir, Il ne peut envoyer personne mentir de Sa part.
Si Jacob avait été un homme brisé, il aurait prié pour demander au Seigneur de faire comme Il lui avait montré dans le rêve. Mais Jacob n’était pas un homme brisé. Il savait ce que Dieu avait l’intention de faire, mais il avait peur que Dieu n’échoue ou qu’Il ne change d’idée et que lui Jacob ne perde. Il décida donc de prendre les choses entre ses mains. Les gens non brisés prennent toujours les choses entre leurs mains. Rebecca savait que l’aîné devait servir le cadet, mais elle n’était pas prête à laisser le Seigneur accomplir cela. Elle se précipita et utilisa le chemin du péché pour amener à son accomplissement, ce que le Seigneur lui avait montré qui arriverait. Elle était si sûre d’elle-même qu’elle ne s’était pas dérangée pour consulter le Seigneur sur la manière dont les choses allaient se passer. Elle n’était pas comme Marie qui, lorsqu’on lui dit qu’elle devait, elle qui était vierge, donner naissance à un enfant, demanda : “Comment cela se passera-t-il, puisque je ne connais point d’homme ?” (Luc 1:34) et qui donna ainsi au Seigneur l’occasion de lui expliquer comment les choses se passeraient.
Jacob ressemblait beaucoup à sa mère. Il avait vu ce que Dieu Se proposait de faire, et il décida de le faire à la place de Dieu. La Bible dit : “Jacob prit des branches vertes de peuplier, d’amandier et de platane ; il y pela des bandes blanches, mettant à nu le blanc qui était sur les branches. Puis il plaça les branches qu’il avait pelées dans les auges, dans les abreuvoirs où venait boire le petit bétail, juste en face des bêtes qui entraient en chaleur en venant boire. Les bêtes entraient en chaleur près des branches et elles faisaient des petits rayés, tachetés et marquetés. Jacob séparaient les agneaux et il plaçait les bêtes en face de ce qui était rayé et de tout ce qui était foncé parmi les bêtes de Laban. Il se fit ainsi des troupeaux à part, qu’il ne réunit pas au bétail de Laban. Toutes les fois que les bêtes vigoureuses entraient en chaleur, Jacob plaçait les branches dans les auges, sous les yeux des bêtes, pour qu’elles entrent en chaleur près des branches. Quand les bêtes étaient chétives, il ne les plaçait pas; de sorte que les chétives étaient pour Laban, et les vigoureuses pour Jacob. Cet homme s’enrichit de plus en plus ; il eut du petit bétail en abondance, des servantes et des serviteurs, des chameaux et des ânes” (Genèse 30:37-43).
Extrait du livre: Le Brisement : Le Secret du Débordement Spirituel